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Sermon du : 2012/02/24 Lieu : Mosquée Tawhid - Halluin Thème du Sermon : Les serviteurs du Miséricordieux (Partie V) "La vie est sacrée"
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Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux.
1ère Partie
Nous sommes toujours à vivre ces sermons avec les serviteurs du Miséricordieux. Ce groupe qui est satisfait et dont Allah est satisfait. Allah nous en a donné un échantillon qui peut être suivit et qu'on peut prendre comme modèle afin d'être guidés.
Nous nous sommes arrêtés au verset suivant "ce sont ceux qui n'invoquent pas d'autres dieux avec Allah et ne tuent pas la vie qu'Allah a rendu sacrée, sauf à bon droit; et qui ne commettent pas de fornication - car quiconque fait cela encourra une punition".
Ils n'invoquent donc personne avec Allah et en dehors de Lui. Ils n'invoquent que Lui, n'implorent que Lui, n'adorent que Lui et ne cherchent refuge qu'en Lui. Leur devise perpétuelle est "C'est seul Toi que nous adorons et seul Toi que nous implorons". A travers cela ils ont su préserver le premier objectif des révélations qu'Allah a donné à la création, c'est-à-dire le dogme, la croyance, la aquidah. Cependant, les révélations et législations divines n'ont pas seulement appelé à préserver la religion uniquement mais aussi à préserver le sang, la vie, à protéger les honneurs, les dignités et les consciences. Ces révélations appellent également à la préservation des liens de parenté, des richesses... De là Allah a joint entre la particularité du dogme à la particularité de la protection de la vie et Il a dit à leur sujet "ce sont ceux qui n'invoquent pas d'autre dieu avec Allah et ne tuent pas la vie qu'Allah a rendu sacrée, sauf à bon droit". Le saint Coran a d'ailleurs comparé le meurtre à l'idolâtrie tellement c'est un péché vil et mauvais. L'idolâtrie consiste à attaquer et transgresser la religion et le meurtre consiste à attaquer et transgresser la vie. Et toi, homme, qui es-tu pour attaquer la vie d'autrui, cette vie qu'Allah a confié à ton prochain. Comment peux-tu te permettre de reprendre ce qu'Allah a confié. L'homme est-il capable de créer une mouche ou un moustique? L'homme est-il capable de mettre la vie dans l'être le plus minuscule sur terre ? Comment donc pourrait-il se permettre de tuer, d'ôter la vie et faire couler le sang. L'islam est venu pour interdire le fait de faire couler le sang. Il n'est donc pas permis de tuer et il n'est pas permis d'attaquer un autre sans raison. L'islam interdit de s'en prendre aux vies sacrées, et les vies sacrées sont les vies des musulmans, les vies des personnes qui vivent en bonne entente (ou liés à des pactes) avec les musulmans et toutes les vies de ceux qui vivent en paix avec les musulmans. Allah a dit "s'ils restent neutres à votre égard et ne vous combattent point, et qu'ils vous offrent la paix, alors, Allah ne vous donne pas de chemin contre eux"
Cependant, les gens depuis la nuit des temps, leurs âmes incitatrices au mal leur ont toujours commander de s'attaquer à la vie des autres et de s'entretuer pour de viles raisons, pour un intérêt de la vie d'ici-bas, ou pour une colère passagère, ou par jalousie ou encore par rancœur, par pure haine pour d'autres ou encore par concurrence d'un intérêt éphémère de la vie d'ici-bas ou bien d'autres raisons. Lorsque les gens n'étaient encore qu'une famille composée d'un père, d'une mère et d'enfants ce crime horrible a eu lieu. Le fils d'Adam a tué son frère comme le Coran nous le relate. "Et raconte-leur en toute vérité l'histoire des deux fils d'Adam. Les deux offrirent des sacrifices; celui de l'un fut accepté et celui de l'autre ne le fut pas. Celui-ci dit : "Je te tuerai sûrement". "Allah n'accepte, dit l'autre, que de la part des pieux" Si tu étends vers moi ta main pour me tuer, moi, je n'étendrai pas vers toi ma main pour te tuer : car je crains Allah, le Seigneur de l'Univers. Je veux que tu partes avec le péché de m'avoir tué et avec ton propre péché : alors tu seras du nombre des gens du Feu. Telle est la récompense des injustes. Son âme l'incita à tuer son frère. Il le tua donc et devint ainsi du nombre des perdants" (verset coranique). A l'aube de la vie de l'humanité, a eu lieu ce premier crime alors que l'homme ne savait pas encore que faire du cadavre. Après l'avoir tué il ne savait ce qu'il devait faire du corps de son frère. Allah envoya un corbeau pour enseigner et montrer à l'homme comment agir avec le corps et le cacher. Ici ce fut un corbeau qui fut l'enseignant de l'homme.
Depuis les époques lointaines, l'homme a pris l'habitude et a appris à faire du tort, il a connu le mal. On trouva bien vite parmi eux les mauvaises personnes qui pouvaient tuer leur propre frère sans qu'il n'ait commis aucun crime. Depuis longtemps on trouve parmi les hommes les bons, pacifiques, pardonneurs comme lui qui répondit à la menace de son frère "Si tu étends vers moi ta main pour me tuer, moi, je n'étendrai pas vers toi ma main pour te tuer : car je crains Allah, le Seigneur de l'Univers" (verset coranique). Et depuis longtemps l'humanité connait le genre d'individu qui est incité par sa passion à tuer et à causer du tort. Pourtant, à cette époque, la société n'était pas mise en place de telle sorte qu'elle pousse l'individu à tuer et à faire le mal. Comme on peut entendre aujourd'hui certains dire et répéter "les criminels, tous les criminels sans exception sont des victimes du système et de la société et c'est la société qui crée ces criminels et pousse l'homme au crime".
En réalité l'injustice et l'oppression de l'homme envers l'homme sont anciennes. Quelle plus grande injustice que de s'en prendre à la vie d'autrui? Le messager (sw) se mit en colère à cause de ce crime et dit "il n'est d'âme qui est tuée injustement sans que le premier fils d'Adam se charge d'une part (de responsabilité) de ce sang coulé car il fut le premier à mettre en place le meurtre" (rapporté par Muslim). D'ailleurs après avoir mentionné ce récit le Coran conclut en disant "C'est pourquoi Nous avons prescrit pour les Enfants d'Israël que quiconque tuerait une personne non coupable d'un meurtre ou d'une corruption sur la terre, c'est comme s'il avait tué tous les hommes. Et quiconque lui fait don de la vie, c'est comme s'il faisait don de la vie à tous les hommes".
L'Islam ne permet pas au musulman de tuer un autre musulman. Allah dit " Il n'appartient pas à un croyant de tuer un autre croyant, si ce n'est par erreur". Le Coran en ces terme juge invraisemblable et improbable qu'un musulman puisse tuer son frère sauf par erreur c'est-à-dire sans avoir voulu tuer. Le Coran a mis en place pour cela une rançon, le prix du sang à payer à la famille de la victime et une expiation qui consiste à affranchir un esclave ou jeûner deux mois consécutifs pour quiconque ne trouve pas d'esclave à affranchir. Et à notre époque c'est cette deuxième expiation qu'il faut prendre en compte, ceux qui tuent sans avoir voulu tuer, comme quelqu'un qui aurait tuer en roulant avec sa voiture dans un accident, certains pensent qu'il lui est suffisant de payer le prix à la famille ou que son assurance paye à sa place et que lui n'a plus rien à faire après cela. Non! Il doit jeûner deux mois consécutifs parce que s'il a tué il aura toujours une part de négligence comme la vitesse ou autre chose. Il a donc besoin d'une expiation et d'un repentir. Ceci est la sanction de celui qui tue par erreur. Quant à celui qui tue volontairement, Allah dit "Quiconque tue intentionnellement un croyant, Sa rétribution alors sera l'Enfer, pour y demeurer éternellement. Allah l'a frappé de Sa colère, l'a maudit et lui a préparé un énorme châtiment". Voyez donc ces grandes sanctions, l'enfer, l'éternité du châtiment, la colère divine, la malédiction et l'immense châtiment. Il y a en tout et pour tout cinq sanctions. Le prophète (sw) a dit "que toute la terre prenne fin est moins grave auprès d'Allah que d'ôter la vie d'un seul musulman". Un jour alors que le messager d'Allah (sw) tourner autour de la Kaaba, il s'est adressé à celle-ci en disant "que tu sens bon et que tu es parfumée! Que tu es importante et que ta sacralité est importante! Mais je jure par Celui qui détient mon âme entre ses mains, la sacralité du croyant est plus importante que la tienne auprès d'Allah". La sacralité du croyant c'est-à-dire son sang, sa dignité, son honneur est plus important pour Allah que la sacralité de la Kaaba. Dans un autre hadith, le prophète (sw) a dit "Le croyant c'est celui dont les gens sont à l'abri dans leur sang et leur personne". Tellement les vies sont importantes et tellement s'attaquer à elles sont grave c'est le premier compte qui devra être rendu au jour du jugement dernier à propos des droits des gens. La première chose qui sera exposée et pour laquelle on devra rendre des comptes le jour du jugement dernier c'est la prière concernant la religion et concernant les droit humains ce sont les vies auxquelles on se serait attaquer. Le prophète (sw) a dit "la première chose qui sera jugée entre les gens c'est le sang". Le messager (sw) a mis en garde sa communauté après lui, de ne pas retomber dans l'époque antéislamique lorsque tout le monde s'entretuait et que chacun était hostile à son prochain, il (sw) a dit "ne devenez pas après moi mécréant en vous entretuant". Le prophète (sw) a donc considéré que cet acte, le fait de s'entretuer fait partie des actes que commettent les mécréants non les musulmans. Dans un hadith le messager d'Allah (sw) a dit "insulter le musulman est perversité et le tuer est mécréance".
Ô musulman! Allah a interdit de tuer tout comme il a interdit le fait de faire couler le sang que ce sang appartienne au musulman ou au non musulman s'il y a entre eux une entente (aucune hostilité). Allah a dit " Si le tué appartenait à un peuple auquel vous êtes liés par un pacte, qu'on verse alors à sa famille le prix du sang et qu'on affranchisse un esclave croyant". Il est rapporté dans un hadith selon Abdollah Ibn Amr que le messager d'Allah (sw) a dit "celui qui tue quelqu'un avec qui on était lié par un pacte, il ne sentira pas l'odeur du paradis". Même pendant les guerres légitimes l'Islam ne permet pas de tuer ceux qui ne sont pas au combat telles que les femmes les enfants ou les vieillards. Les califes pieux interdisaient à leurs généraux pendant les guerres de s'introduire dans les monastères et les temples et de tuer les moines ou toutes les personnes qui s'y trouvaient et se vouaient au culte. L'individu mérite et a le droit de vivre et il n'est donc pas permis de s'attaquer à lui quand bien même ce serait un enfant. L'enfant aussi a pleinement le droit de vivre et respecter la vie de cet enfant équivaut à respecter la vie d'un adulte. Ainsi il n'est pas permis de s'attaquer au fœtus en pratiquant l'avortement ou en le faisant tomber. A cette époque qu'on s'argue d'appeler l'époque des avancées et de la civilisation, l'avortement et mettre un terme aux grossesses où l'enfant est déjà bien formé se pratique dans bien des pays du monde et on peut même trouver des lois qui le permettent dans certains pays. Un juge américain a constaté que juste aux Etats-Unis, il y a au minimum 1 million d'avortements qui sont pratiqués et des milliers d'enfants sont tués juste après leur naissance. Voyez donc ce qui se passe dans le monde lorsque la législation islamique s'absente. Seul l'Islam rend à la vie toute son importance et sa valeur et garantie ses droits quand bien même cela concernerait un fœtus qui provient d'une relation illicite ou d’un adultère. Il n'est permis ni à la mère ni à quiconque de s'attaquer à sa vie. Comme on a pu le voir dans l'histoire de la femme surnommée Al-Ghamidiyah qui avait eu une relation adultère. Cet adultère avait mis cette femme enceinte et elle est venue elle-même demander au messager d'Allah (sw) d'avoir la sentence réservée pour ce péché pour expier son péché. Le prophète (sw) lui dit "va et reviens après l'accouchement!". Après avoir mis au monde son enfant elle revînt accompagnée de son enfant mais le prophète (sw) lui dit "va allaite les deux années et reviens après cela!". Elle revînt au bout de deux années toujours accompagnée de son enfant qui tenait lui-même son bout de pain. A ce point l'Islam respecte la vie humaine.
2ème Partie
Ô musulmans! Certains détracteurs de l'Islam qui ne cessent de s'attaquer à l'Islam et de montrer leur hostilité à l'Islam, accusent l'Islam d'être une religion du sang, une religion qui appelle à tuer. Ils utilisent pour cela des arguments telle que la parole du prophète (sw) "il m'a été commandé de combattre les gens jusqu'à ce qu'ils attestent qu'il n'y a aucune divinité digne d'être adorée en dehors d'Allah et s'ils disent qu'il n'y a aucune divinité digne d'être adorée en dehors d'Allah ils auront ainsi protégé leur sang, leurs richesses et leur jugement appartient à Allah" puis le messager d'Allah (sw) récita "et rappelle car tu n'es qu'un rappeleur, tu n'es pas un dominateur sur eux" (rapporté par Muslim selon le compagnon Jaber Ibn Abdillah). C'est ce genre de hadith et d'autres qui lui ressemblent qu'utilisent ces gens pour dire que l'Islam est une religion du sang et qui appelle à la guerre et à tuer.
Pour répondre à cela nous disons d'abord, et c'est un point que tout le monde doit comprendre, qu’il n'est pas possible de résumer et définir l'islam à partir d'un seul verset ou d'un seul hadith qui concerne un domaine exclusif et un contexte bien particulier. Ceci est une règle qui met d'accord tous les gens de science. Tout cela parce que le verset ou le hadith représente une partie de la réalité et non pas toute la réalité. Celui qui fait cela est telle la personne qui citerait le verset qui dit "malheur à ceux qui prient" et s'arrête là sans poursuivre et elle argumenterait en disant Allah avertit les gens qui prient de l'enfer. Concernant ce hadith que nous avons cité "il m'a été commandé de combattre les gens jusqu'à ce qu'ils attestent qu'il n'y a aucune divinité digne d'être adorée en dehors d'Allah", c'est un ordre qui concerne le combat et la base du combat en islam repose sur un verset, celui qui dit "et combattez dans le sentier d'Allah ceux qui vous combattent et ne transgressez point car Allah n'aime pas ceux qui transgressent". Le prophète (sw) dit également "n'espérez pas la rencontre de l'ennemi et demandez à Allah de vous préserver" (rapporté par Boukhari).
L'Islam considère le fait de tuer comme étant un contraire que l'individu révulse même lorsque c'est légitime et que sa pratique ne peut avoir lieu qu'en cas d'extrême nécessité. Allah dit à ce sujet "On vous a prescrit le combat bien que c'est quelque chose que vous détestez". Le combat pour le croyant est un acte qu'il déteste par nature et que la législation ne demande pas sauf lorsqu'un cas de nécessité l'exige. Comme lorsque nos vies sont attaquées, notre religion et nos nations. Allah dit "Autorisation est donnée à ceux qui sont attaqués (de se défendre) - parce que vraiment ils sont lésés; et Allah est certes Capable de les secourir, ceux qui ont été expulsés de leurs demeures, - contre toute justice, simplement parce qu'ils disaient : Allah est notre Seigneur". Et lorsque le messager d'Allah (sw) dit "il m'a été commandé de combattre les gens jusqu'à ce que etc..." nous devons le comprendre dans ce contexte. "Il m'a été commandé de combattre les gens..." c'est-à-dire pour défendre la religion. Et lorsque le prophète (sw) a dit "... jusqu'à ce qu'ils témoignent qu'il n'y a aucune divinité digne d'être adorée en dehors d'Allah..." c'est-à-dire jusqu'à ce qu'ils acceptent le monothéisme et ce que l'adoration d'Allah implique comme justice et équité. Le hadith du prophète (sw) n’est donc finalement qu'une partie d'une longue série de paroles et d'actes qui ont régi la façon d'agir du prophète (sw) avec les non musulmans et il ne serait pas raisonnable de prendre une seule de ses paroles (sw) sans prendre en compte toutes les étapes, les raisons et le contexte etc... Lorsqu'on prend la biographie du prophète (sw) on voit qu'il (sw) a signé et mis en place des pactes de bonne entente et de non-agression avec les polythéistes qui ont duré longtemps puis également avec les juifs. Ainsi les musulmans ont agi en paix pendant les périodes de paix et en guerre pendant les périodes de guerres dans un cadre législatif dont témoigne le monde entier pour sa sagesse, son éminence et sa noblesse d'esprit.