Sermon du : 2010/06/11
Lieu : Mosquée Tawhid - Halluin
Thème du Sermon : Ce qui sauve
Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux.
1ère Partie Selon Abdollah Ibn Omar le messager d'Allah (sw) a dit "il y a trois choses qui font périr, trois qui sauvent, trois qui effacent les péchés et trois degrés. Les trois qui font périr sont l'avarice à laquelle on obéit, une passion qu'on suit et l'admiration de soi-même. Quant à celles qui sauvent ce sont la justice pendant la colère et la satisfaction, l'économie pendant la pauvreté et la richesse et la crainte d'Allah en secret et en public. Quant à celles qui effacent les péchés, le fait d'attendre une prière après une prière, faire soigneusement ses ablutions malgré la gêne et aller vers le groupe (la prière). Quant aux degrés ce sont offrir des repas, répandre le salut et prier la nuit pendant que les gens dorment". Dans ce hadith le prophète (sw) nous informe de ce qui sauve. Le prophète (sw) parle des trois qui sauvent juste après les trois qui font périr de façon à montrer que ces trois qui sauvent, elles sauvent des trois qui font périr. La crainte d'Allah vient à l'opposé du fait de suivre les passions. La crainte d'Allah sauve de l'attachement aux passions. Allah a dit "quant à celui qui craint le moment où il se retrouvera devant son seigneur le paradis sera son refuge". L'économie juste pendant la richesse et la pauvreté vient à l'opposé de la passion qu'on suit et qu'on obéit. La passion à laquelle on obéit fait périr et son remède c'est d'être économe de manière équilibrée pendant la richesse et la pauvreté, c'est-à-dire que l'individu est juste il prend ses précautions avec ce qu'il possède sans pour autant abuser dans la dépense ou l'avarice. La parole de vérité pendant la colère et la satisfaction vient à l'opposé de l'admiration de soi-même. O musulmans le prophète (sw) avait l'habitude de demander à son seigneur ces trois qui sauvent. Il (sw) disait "O mon seigneur je te demande ta crainte pendant la colère et la satisfaction. Je te demande la parole de vérité pendant la colère et la satisfaction et je te demande d'être économe pendant la pauvreté ainsi que la richesse". Nous avons tant besoin de répéter cette invocation durant chaque instant de notre vie. Nous avons tant besoin de nous rappeler les uns les autres cette invocation. La première de ces choses qui sauvent c'est la justice pendant la colère et la satisfaction. Si l'individu est juste pendant ces deux moments son cœur deviendra l'outil de mesure juste et équilibré pour la vérité. La colère ne le provoquera point. Sa parole ne sera que vérité et il n'y aura pas de place pour son âme. Cela malheureusement est cher et très rare puisque la plupart des gens lorsqu’ils se mettent en colère ne font plus attention à ce qu'ils disent ou ce qu’ils font. La colère est finalement une révolte sauvage qui fait perdre à l'individu sa raison. Certains décrivent la colère comme étant une petite folie et un chemin détruit la personnalité les foyers et divise les groupes. L'individu de par son caractère peut être juste pendant qu'il est satisfait mais il est beaucoup plus difficile pour lui de l'être pendant qu'il est en colère. La justice pendant la colère a besoin d'une foi inébranlable. Le prophète (sw) a donc dit "la justice pendant la colère et la satisfaction fait partie de ce qui sauve". Une justice complète et générale avec les musulmans et les non musulmans. Justice avec l'homme. Justice avec les animaux. Justice dans les paroles. Justice dans actes. "O vous qui avez foi soyez stricts dans vos devoirs envers Allah et soyez des témoins équitables, fut-ce contre vous-même contre vos père et mère ou proches parents" (verset coranique). Celui qui arrive à se contenir et à être juste même pendant la colère, c'est lui le véritable homme fort et à la hauteur. Le prophète (sw) a dit "le fort n'est pas forcément le vainqueur (dans le combat de lutte) mais le fort c'est celui qui contient son âme lors de la colère". Les califes pieux ont été de grands modèles dans ce domaine. Un homme est venu auprès du calife Omar Ibn Khattab. Cet homme était un soldat et prenait son salaire des caisses de l'état mais pendant la période antéislamique il avait tué le frère De Omar. Quand Omar le vit son visage changea et il lui dit "o toi je ne t’aime pas et je ne t'aimerais pas jusqu'à ce que la terre aime le sang". Il lui a dit cette parole parce que la terre n'aime pas le sol, quand on verse du sang sur la terre la terre ne l'absorbe pas comme elle absorbe l'eau ou un autre élément liquide. L'homme répondit "est-ce que cela t'empêchera de me donner ce à quoi j'ai droit?". Omar dit "non jamais! Cela ne peut m'empêcher de te donner ton droit et cela ne me poussera pas à être injuste envers toi". L'homme dit "ta colère ne m'est donc pas nuisible". L'homme connaissait l'équité de Omar et son ascétisme et il savait que malgré la colère qu'il entretenait à son encontre cela n'empêcherait pas de demander son du et de l'avoir. Les prédécesseurs pieux étaient très attachés à la justice et l'équité. Un prédécesseur pieux Mouwariq Al3oujali (مورق العجلي) disait "à chaque fois que j'ai entrepris quelque chose pendant la colère je l'ai regretté pendant la satisfaction". 3ata Ibn Rabah disait "rien ne fait autant pleurer les savants qu'une colère au moment de la fin de vie qui détruit une vie de cinquante ou soixante ou soixante-dix années. Peut-être qu'une colère fait entrer le colérique dans une situation dont il ne peut plus s'en sortir". D'ailleurs le prophète (sw) quand un homme est venu à lui demanda une recommandation en disant "donne moi un conseil O messager d'Allah!" Il (sw) dit "ne te mets jamais en colère!" et à chaque fois que l'homme réitérait sa demande il (sw) lui disait "ne te mets jamais en colère!". La colère rassemble tout le mal. Ja3far Ibn Mohamad disait "la colère est la clé de tout mal". On demanda un jour à Abdollah Ibn Moubarak "rassemble nous le bon comportement" Il dit "l'abandon de la colère car la colère fait partie des comportements les plus mauvais". La colère fait sortir l'individu de son état humain vers un état animal. Elle le pousse à avoir de mauvaises réactions comme l'insolence, les coups, la malédiction, l'agression l'injustice, le divorce et peut être même qu'il dira des parole qui feront de lui un apostat et le feront sortir de l'Islam. La deuxième chose qui sauve, l'économie dans la pauvreté et la richesse. Cela fait partie des critères des serviteurs du miséricordieux. Allah lorsqu'il parle d'eux dit "ceux qui lorsqu'ils dépensent ne dilapident point et ne sont point avare et ils sont justes entre les deux". La justice dans la pauvreté et la richesse, le juste milieu. Ils ne sont ni de grands dilapideurs ni de grands avares. Le meilleur des être humains que l'on peut prendre comme exemple dans ce domaine était Mohammad (sw). Il a invoqué Allah qu'il fasse de ses subsistances un moyen de vivre suffisant. Dans un hadith authentifié par Mouslim le prophète (sw) disait "O mon seigneur fasse que les subsistances de la famille de mohammad soit leur moyen de vivre" et dans une autre version "O mon seigneur fasse que les subsistances de la famille de Mohammad soit leur moyen suffisant de vivre". C'est-à-dire que ce ne soit ni trop ni pas assez. Le prophète (sw) était économe, équilibré dans ses subsistances. Celui qui est économe dans sa façon de vivre, dans ses habits et dans tous les domaines de sa vie il a le succès. Le prophète (sw) a dit "il a le succès celui qui s'est soumis (à Allah) et qu'il a en subsistance ce qui lui est suffisant et qu'Allah le rassasie de ce qu'il lui a donné". Dans un autre hadith "Touba (un degré au paradis) pour celui a été guidé dans l'Islam et que sa vie soit suffisance et qu'il soit rassasié". Dans un autre hadith "celui qui se réveille en étant en sécurité dans son groupe, en ayant un corps sain et qu'il a de quoi se nourrir pour la journée c'est comme si on lui avait donné la vie toute entière". Celui qui est ainsi c'est celui que les gens peuvent jalouser. Malik Ibn Dinar disait "je suis désireux d'être comme l'individu qui a une vie suffisante et qu'il en est satisfait et rassasié". Prends de la subsistance ce qui est suffisant et de la vie ce qui est sain tout cela prendra fin comme une bougie qui s'éteint. 2ème Partie
La troisième chose qui peut sauver c'est la crainte d'Allah en secret et en public. Et évidemment la crainte d'Allah en secret et plus méritoire que la crainte d'Allah en public. En effet la crainte d'Allah en public peut être atteinte d'ostentation. Les gens de science appellent le degré de la crainte d'Allah le degré de l'observation. Celui qui craint Allah en secret et en public est quelqu'un qui sait vit en ayant conscience à chaque instant qu'Allah le voit et l'observe.
La crainte d'Allah en secret et en public empêche l'individu de commettre tout interdit et pousse à pratiquer le bien.
Celui qui craint Allah en secret c'est qu'il le craint en public. Allah a complimenté ceux qui sont dans cette situation en disant "ceux qui craignent leur seigneur dans l'invisible (sans le voir et en secret) et redoutent l'heure de la fin du monde".
La crainte d'Allah en secret et en public c'est la recommandation que le prophète (sw) a donné à Mou3adh Ibn Jabal en disant "crains Allah là où tu te trouves" c'est-à-dire crains Allah en tout endroit en secret et en public.
Celui qui craint Allah en secret et en public Allah l'honore en le mettant sous son ombre le jour il n'y aura pas d'ombre sauf celle d'Allah. Le prophète (sw) a dit dans le hadith des sept gardés sous l'ombre d'Allah "et un homme qui se rappellera d'Allah seul et ses yeux déborderont de larmes et un homme qui a fait une aumône avec sa droite sans que sa gauche sache ce qu'il a donné et un homme qui a été séduit par une femme belle et riche et il lui dit je crains Allah". Tout cela nous montre l'importance de craindre Allah en secret et en public. Dans un hadith rapporté par Boukhari "le croyant voit ses péchés comme s'il était assis au pied d'une montagne et qui a peur qu'elle ne s'écroule sur lui et le pervers voit ses péchés comme un moustique qui passerait à côté de son nez et ferait un geste brusque pour le faire partir".
Ce qui contribue à avoir la crainte d'Allah en secret et en public c'est que l'individu prenne conscience qu'Allah le voit. Ibn Rajab disait "celui qui sait qu'Allah le voit là où il se trouve et qu'il voit ce qu'il montre et ce qu'il cache son secret et ce qu'il fait ouvertement et qu'il en prenne conscient et s'en rappelle pendant qu'il est seul cela l'obligera à abandonner les péchés en secret".
L'imam Chafi3i disait "parmi les choses les plus chères il yen a trois, la générosité en possédant peu, craindre Allah même en étant seul et une parole de vérité chez qui on espère une récompense ou de qui on craint une sanction".