Sermon du : 2013/08/31
Lieu : Mosquée Tawhid - Halluin
Thème du Sermon : Attitude à adopter face aux troubles et discordes
1ère partie
Parmi les miséricordes d'Allah envers la communauté du prophète Muhammed, il y a le fait qu'Il a levé sur elle le châtiment général. Elle ne périra donc pas par cela (châtiment général) et Il l'a préservé d'une faiblesse qui s’abattrait sur elle à tel point qu'un ennemi convoiterait de la faire disparaître (c-a-d : la communauté musulmane) ou d'anéantir ses individus. Mais Allah a décrété pour cette communauté la divergence de ses individus pouvant aller jusqu'au combat entre eux. Et cela est moins pire que le châtiment général ou l'anéantissement total. Selon Jâbir Ibn Abdillah, il dit : lorsque le verset suivant est descendu sur le prophète : « Dis : « il est capable, Lui, de susciter contre vous, d'en haut, un châtiment » le prophète a dit : « Je cherche refuge auprès de Ta face » puis lorsque la suite du verset est descendu : « (de susciter contre vous ) de dessous vos pieds [un châtiment] » il a dit (pbsl) : « Je cherche refuge auprès de Ta face » puis lorsque la suite du verset est descendu : « ou de vous confondre dans le sectarisme et Il vous fait goûter l'ardeur au combat les uns aux autres » il a dit (pbsl) : « Ces deux-là sont moins pires ou plus faciles » » (Boukhârî). Le châtiment général a été levé sur le communauté musulmane ainsi que l'anéantissement général par la bénédiction de cette invocation prophétique. Allah a ainsi exaucé l'invocation du prophète dans ces deux choses importantes mais Il ne lui a pas accordé le fait que les individus de sa communauté ne se combatte pas entre eux pour une sagesse que seul Lui connaît. Et dans la tradition prophétique, selon Thawbâne, le prophète a dit : « et j'ai demandé à mon Seigneur qu'il ne fasse pas périr ma communauté par une sécheresse générale et qu'Il ne permette pas à un ennemi issu d'une autre communauté de les dominer et de les exterminer. Et mon Seigneur a dit : « Ô Muhammed, si je prédestine un décret, il ne sera jamais repoussé. Et j'ai accordé à ta communauté de ne pas l'anéantir par une sécheresse (ou disette) générale, et de ne pas faire dominer un ennemi issu d'une autre communauté et qu'il l'extermine, quand bien même se rassemblerait toute la terre jusqu'à ce qu'ils s’entre-tuent [entre eux] » » (Mouslim) (c-à-d : la communauté ne périra jamais entièrement à cause d'une sécheresse ou disette général ou à cause d'un ennemi extérieur qui désirerait l'exterminer quand bien même se rassemblerait toute la terre pour arriver à cela, il n'y arriveront pas. Par contre, il est possible que la communauté périsse si ses individus se livrent au combat les uns aux autres).
Les textes montrent également que si la tuerie apparaît dans cette communauté, elle ne sera jamais levée jusqu'à la fin des temps. Selon Thawbâne, le prophète a dit : « Lorsque l'épée sera posée sur ma communauté, elle ne sera levée jusqu'au jour de la résurrection » (Tirmidhi). Et l'épée a été posée sur la communauté du prophète par le meurtre du calife Othmane Ibn 'Affâne. Et l'épée n'a pas été levée depuis ce temps-là et elle ne sera pas levée jusqu'à la fin des temps.
Et puisque le décret divin dans cette communauté est que si l'épée est posée, elle ne sera pas rengainée ; et que si les discordes et les dissensions s'embrasent, elles ne seront pas éteintes ; le prophète (pbsl), par clémence envers sa communauté, a alors montré l'attitude à adopter face à ces discordes et dissensions et comment en sortir, et cela en s'écartant d'elles ainsi que de leurs propagateurs, et de garder sa langue et de chercher refuge auprès d'Allah contre elles. Et il est venu dans ce sens beaucoup de traditions prophétiques.
Parmi elles, ce qui a été rapporté dans les deux authentiques, selon Abou Hourayra, le prophète a dit : « Il y aura des troubles. Celui qui restera assis dans ces troubles sera meilleur que celui qui sera debout, et celui qui sera debout sera meilleur que celui qui marchera, et celui qui marchera sera meilleur que celui qui courra. Celui qui ira à leur recherche sera détruit par eux. Que celui qui trouve un lieu sûr s'y réfugie ». c-à-d : le pire d'entre eux est celui qui répand et propage les discordes et troubles (celui qui courra), ensuite vient celui qui en est la cause (celui qui marchera), puis celui qui est en contact (celui qui sera debout), puis celui qui en est éloigné (celui qui sera assis).
L'éloignement des troubles et dissensions et de leurs propagateurs est un pilier important de notre religion afin que le serviteur protège sa religion, garde une langue saine et des mains propres de tout mal et afin d'éteindre les flammes des discordes sur la communauté. Et cela est d'autant plus important lorsque n'apparaît pas le vrai du faux, et celui qui est dans la vérité de celui qui est dans le faux. Et cela est principalement l'objet de notre prêche.
Et la plus grande tentation est celle de l'antéchrist (Ad-Dajjâl) sur lequel le prophète a dit : « Celui qui entend parler de l'antéchrist, qu'il s'en détourne rapidement, car il (ad-dajjâl) s'approchera d'un homme croyant, celui-ci, comme hypnotisé, le suivra sans s'en apercevoir sous l'effet de ses tromperies et de ses leurres ». Et cela montre que l'éloignement des troubles est une base de cette religion.
Et le prophète a conseiller de se diriger vers la campagne pour fuir des troubles, malgré ce qu'il a à la campagne comme dureté, le manque d'appel à la religion et le manquement à la prière en groupe et celle du vendredi, mais cela est moins pire que de plonger dans les troubles et dissensions. Selon Abou Sa'îd Al Khoudrî, le prophète a dit : « Il se peut que le meilleur capital d'un musulman soit un troupeau de mouton qu'il ferait paître autour des montagnes et des terres arrosées par la pluie afin de mettre sa religion à abri des troubles » (Boukhârî).
Mais il se peut que le serviteur n'ait pas, lors des troubles, de brebis ou de chameaux avec lesquels il fuirait de la discorde afin de mettre sa religion à l'abri. Le prophète a alors recommandé à celui-là de rester chez lui, de casser ses armes afin qu'il ne soit pas contraint de les utiliser contre un musulman et de le tuer. Selon Abou Moussa, le prophète a dit lors des troubles : « Cassez vos arcs, et cassez vos tendons (d'archets) et rester chez vous et soyez comme le fils d'Adam ». Le sens de : « Soyez comme le fils d'Adam » c-à-d : soyez comme celui des deux le fils d'Adam tué par son frère.
Et le prophète a dit : « Il y aura des troubles, des divisions et des divergences. S'il en est ainsi, casse ton épée, et prend une épée en bois et reste chez toi jusqu'à ce que vienne à toi une main trompeuse (qui te tuera) ou la mort ». Tout cela montre la gravité de faire couler le sens d'un musulman comme nous l'avons montré la semaine dernière. Et la situation est telle qu'en période de trouble, il faut s'abstenir de combattre même s'il en est contraint. Si un musulman entre, afin de le combattre, le meilleur est de s'abstenir de le combattre même si cela l'amène à se faire tuer. Cela est meilleur que de plonger dans les troubles et de salir ses mains avec le sang d'un musulman comme cela est venu dans la tradition prophétique, selon Saad Ibn Abî Waqqâss, il dit : « Ô Messager d'Allah ! Vois-tu s'il entre chez moi et tend sa main pour me tuer ? ». Le prophète lui dit : « Sois comme le fils d'Adam ».
Voilà là plusieurs textes montrant qu'en période de troubles, il faut s'abstenir de combattre, et de ne pas participer à faire couler le sang des musulmans et cela, comme nous l'avons dit, lorsqu'on arrive pas à distinguer lequel des deux partis est sur la vérité et lequel est dans le faux. Et le musulman doit s'attacher également à se réfugier auprès d'Allah à travers l'invocation que le prophète nous a enseigné à dire à la fin de notre prière lors du Tachahhoud :
اللهم إني أعوذ بك من عذاب جهنم و من عذاب القبر و من فتنة المحيا و الممات و من شر فتنة المسيح الدجال
« Ô Allah, je cherche refuge auprès de toi du châtiment de l'enfer, et du châtiment de la tombe, et des tentations de la vie et de la mort et de la tentation de l'antéchrist ».
2ème partie
Chers musulmans, certaines personnes peuvent penser que ces traditions prophétiques qui interdisent d'entrer dans les troubles et dissensions, incitent et entraînent à la lâcheté, la faiblesse et la poltronnerie, et aide l'injuste dans son injustice et entraîne la tyrannie et le despotisme. Et ils peuvent penser que les traditions incitant à s'éloigner des deux partis, de casser les armes, de s'enfermer chez soi,...contredisent les traditions concernant la défense de sa propre personne.
Et cela est une mauvaise compréhension et une pensée erronée.
Et cela car il n'y a pas, dans le combat des troubles, de gagnant et de perdant, ni de vainqueur et vaincu. Mais le tueur et le tué sont tout les deux perdants et vaincus. Et c'est ce que l'on observe dans le monde musulman de nos jours. Les vainqueurs sont les ennemis et les perdants sont le peuple entier (le peuple musulman). Et il n'y a pas de vainqueur sauf celui qui s'est écarté et s'est abstenu de tuer et de combattre. Et cela fait partie des sagesses du Législateur.
En effet, l'abandon du combat en période de trouble est une cause pour épargner la vie des musulmans, et éteindre les flammes des discordes, et faire taire ceux qui l'embrasent,... contrairement au fait de persister à combattre, cela n'est qu'une cause pour gonfler les troubles, et augmenter le nombre de tués et faire couler le sang. Ainsi, celui qui a abandonné le combat est meilleur que celui qui a persisté car il a donné sa vie pour épargner celle de ses frères. Le prophète a d'ailleurs fait les éloges de Al Hassan fils de Ali Ibn Abî Tâlib en disant : « Mon fils que voici est un maître (Sayyid). Je souhaite que grâce à lui, Allah établira la concordance entre deux grands groupes des musulmans » (Boukhârî). Et il est arrivait ce qu'avait annoncé le prophète. En effet, Al Hassan Ibn Ali a posé les armes, et il a abandonné le combat et il a prêté serment à Mu'âwiyya. La communauté s'est à nouveau rassemblé après la division et des vies ont été épargnées et cette année a été appelée : l'année du groupe ('Âmm Al Jamâ'a). L'abandon du combat par Al Hassan a été meilleur pour lui et pour l'ensemble de la communauté.
Ach-Cha'bî a dit : « N'a assisté à la bataille de « Al Jamal » parmi les compagnons du prophète, et les Muhajirînes et les Ansârs que : Ali, Ammâr, et Talha et Zoubayr. S'ils viennent avec un cinquième, je suis alors un menteur ! ».
Et Ibn Omar faisait partie de ceux qui délaisser les troubles. Il priait avec Ibn Zoubayr dans le Haram (La Mecque). S'il manquait la prière avec Ibn Zoubayr et qu'il entendait le muezzin de Al Hajjâj (qui combattait Ibn Zoubayr), il priait avec Al Hajjâj. On lui dit : Tu pries avec Ibn Zoubayr et Al Hajjâj ?? Il répondit : « S'ils nous appellent à Allah, nous répondons favorablement. Mais s'ils nous appellent au diable, nous les délaissons ».