Sermon du : 2017/02/10 Lieu : Mosquée Tawhid - Halluin Thème du Sermon : Explication du hadith : « Préserve Allah, il te préservera » (2ième Partie) |
Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux.
O musulmans !
D'après Ibn Abbas (ra) le messager d'Allah (saws) lui a dit : « O mon enfant ! Je vais t'enseigner quelques paroles : préserve Allah, Il te préservera ».
Lorsque l'homme préserve les limites de son seigneur et qu'il lui obéit en accomplissant ses ordres et en délaissant ses interdits alors sa récompense sera proportionnelle à ses actions.
Allah le préserve alors dans son âme, dans son corps, dans ses enfants, sa famille et dans sa religion et c'est ce qu'il y a de plus cher pour le musulman.
Il le préserve également de la ruse des ennemis et de l'injustice des tyrans.
Allah taala a dit :
(Rappelez-vous de moi je me rappellerai de vous)
(Allah est le meilleur protecteur et le plus miséricordieux de tous les miséricordieux)
La semaine dernière nous avons cité quelques exemples de la protection d'Allah envers ses alliés et ses serviteurs musulmans.
Nous pouvons également ajouter :
- l'assujettissement des bêtes, la protection de leur mal et l’assujettissement de nombreuses choses afin d'être à leur service, des choses inanimées qui ni ne voient, ni n'entendent, ni ne résonnent.
Voici quelques exemples :
1) Oqba ibn nafi3 el firri se dirigea vers l'Afrique. Il faisait parti des compagnons car il naquit avant le décès du prophète (saws) et c'est le dernier compagnon à avoir gouverné le maghreb.
Mou3awiyya conquit et gouverna l'Afrique de Nord en l'an 60 de l'hégire et fonda la ville de Kairouan qui se situe dans la Tunisie d'aujourd'hui. Cette ville était de type forestier, remplie d'arbres et personne n'y cherchait refuge, excepté les bêtes sauvages, les fauves, les serpents et les insectes. Il était impossible qu'un homme puisse y entrer et de surcroît y habiter. Oqba, qui était un homme vertueux aux invocations exaucées, invoqua Allah (azza wa jal) et il répéta trois fois :
« O habitants de la vallée partez car nous arrivons pour y demeurer ! »
Dans une autre version il dit :
« Sortez ô vous les bêtes sauvages par la permission d'Allah ! »
Les serpents, les scorpions et les bêtes se mirent à quitter cette forêt en portant leurs petits alors que les gens les regardaient jusqu'à ce qu'il ne reste plus aucune trace d'eux dans la forêt.
Al Layth ibn Saad a dit :
« Zayyad ibn 3ajlan m'a raconté que les habitants d'Afrique du Nord y résidèrent 40 ans et même si l'on recherchait un serpent ou un scorpion en échange de 1000 dinars nous ne l'aurions pas trouvé. »
Oqba bâtit donc la ville de Kairouan à cet endroit bien précis. Puis Mou3awiyya le démit de ses fonctions et c'est Abou el Mouhajir Dinar qui le remplaça et devint le chef de l'armée dans cette région. Il conquit la partie centrale du Maghreb (l'Algérie d'aujourd'hui). Puis, après la mort de Mou3awiyya et que son fils Yazid hérita du pouvoir, la direction de l'armée revint une nouvelle fois à Oqba ibn Nafi3. C'est à lui que revient le mérite de la conquête de l'extrémité du Maghreb (le Maroc d'aujourd'hui).
Il arriva à la ville de Tanger et la conquit puis il prit la direction du sud et conquit la ville de Walili. Il continua jusqu'à arriver à la région du Souss où il conquit la ville de Taroudant. Il remonta ensuite en direction du littoral de l'océan Atlantique et s'arrêta à la ville d'Asfi. (Safi).
Il dit à ses compagnons :
« Levez vos mains » (afin de prononcer une invocation). Puis il dit :
« O Allah je ne suis sorti ni avec ostentation ni avec fierté ! Et tu sais que nous demandons ce qu'avait demandé ton serviteur dhoul Qarnayn (Dhoul Qarnayn demanda que seul Allah soit adoré sur terre ), ô Allah sois avec nous et ne sois pas contre nous ! »
Oqba laissa un des ces compagnons nommé Shakir dans la ville de Safi afin qu'il enseigne aux habitants la langue arabe et les bases de l'islam. De nos jours, il existe toujours dans cette ville le ribat de sidi shakir.
Oqba préserva son seigneur dans l'aisance alors Allah le préserva en toute circonstance.
2) Prenons comme exemple également Silat ibn achyam (un homme parmi les tabi'ines). Il a combattu aux côtés de Qotayba ibn Mouslim et demeurait en prière et en pleurs de la prière du isha jusqu'à la prière du fajr. Qotayba ibn Mouslim disait :
« Louange à Allah qui a placé dans mon armée un homme comme toi ô Silat ».
Lorsqu'il priait la nuit il prenait un manteau qui coûtait plus de 1000 dinars et il le parfumait. Puis il disait :
« O Allah tu es beau et tu aimes la beauté ! Je ne le porte que pour toi ! »
Il le portait dans la nuit et l'enlevait dès le matin.
Un jour alors qu'il était avec l'armée dans le sentier d'Allah près de Kaboul et que les autres dormaient, il pénétra dans la forêt, il y pria et pleura. Un lion s'approcha de lui. Il faut savoir que chez les arabes le lion était surnommé le roi des animaux et dès qu'ils entendaient son rugissement ils fuyaient.
Le lion s'approcha de Silat mais ceci ne le perturba aucunement et il continua sa prière. Une fois terminée, il se retourna vers le lion et il lui dit :
« O haydara (un des noms du lion en arabe)Si on t'a ordonné de me tuer et de me manger alors tue-moi et mange-moi ! Si ce n'est pas le cas alors va t-en et laisse-moi prier ! »
Le lion se mit à rugir fortement et partit se réfugier dans son repaire.
(Allah est le meilleur des protecteur et le plus miséricordieux de tous les miséricordieux)
Cet homme, Silat ibn Achyam était une personne extraordinaire qui avait ses invocations exaucées.
Un jour son cheval mourut pendant la bataille et il n'avait alors plus rien pour porter ses affaires. Les autres refusèrent de prendre ses affaires et il invoqua donc Allah qui rendit la vie au cheval. Lorsqu'il arriva chez lui avec ses affaires il dit à son fils :
« O mon fils prends la selle du cheval ». Dès qu'il retira la selle le cheval mourut aussitôt. Ainsi, Allah fît revivre le cheval jusqu'à ce qu'il puisse y transporter toutes ses affaires.
Un des savants a dit :
« Lorsque nous obéissons à Allah Il nous assujettit toute chose mais lorsque nous lui désobéissons alors même la souris nous maîtrise. »
Il a été rapporté que Malik ibn dinar, un des pieux ancêtres de la période des tabi3ines, a dit :
« Alors que je dormais dans un jardin, je me suis réveillé d'un seul coup et j'ai aperçu un serpent qui avait une fleur à la bouche grâce à laquelle il éloignait les mouches de mon visage. »
Gloire à Allah ! Qui est donc Celui qui a guidé ce serpent et l'a soumis à cet homme vertueux ?
C'est Allah le Seul, l'Unique, le Seigneur de l'univers, Lui qui détient toutes choses entre Ses mains !
Préserve Allah il té préservera !
(Allah est le meilleur des protecteurs et le plus miséricordieux de tous les miséricordieux)
Également, parmi les différentes catégories de protection d'Allah envers ses serviteurs, nous trouvons la soumission d'êtres inanimés qui ni ne voient, ni n'entendent, ni ne résonnent.
Citons comme exemple el 3ala ibn el Hadrami (ra) qui était un émissaire du prophète (saws) au Bahrein .Il disait toujours dans ses invocations :
« ya 3alim, ya halim ! Ya 3aliy ya 3adhim ! »
Il invoquait par ses 4 noms d'Allah et ses invocations étaient acceptées. Allah lui a alors assujetti la mer à lui et à ses compagnons. La mer les empêchait de passer et il ne pouvait pas la traverser à cheval, ils sont alors tous passés sur la mer au point où même les selles des chevaux ne furent pas mouillées.
Celui qui préserve Allah alors Allah le préservera.
Al Hassan el basri avait disparu aux yeux d'Al Hajjaj qui demanda après lui six fois. La police entra chez al Hassan sans pour autant l'apercevoir alors qu'il était bien présent mais Allah avait voilé leurs regards.
(Allah est le meilleur des protecteurs et le plus miséricordieux de tous les miséricordieux)
2ème partie
O musulmans !
L'assujettissement des êtres inanimés en faveur des humains fait parti des prodiges « karamates » comme il a été expliqué par les savants.
Allah fait don de ses prodiges à ses pieux serviteurs tout comme il a fait dons de miracles aux prophètes afin de convaincre les gens de les suivre.
Ses prodiges ne sont octroyés qu'à ceux qui suivent le messager d'Allah (saws). C'est pourquoi les savants ont dit que si l'homme qui accomplit des prodiges est vertueux et qu'il obéit à Allah alors oui il s'agit bien de prodiges. Par contre, si cet homme est un égaré alors sachez que ses actes viennent du diable.
L'imam el Boukhari a rapporté dans son authentique dans le chapitre des garanties, d'après Abou Hourayra (ra) : le prophète (saws) a cité un homme parmi les fils d’Israël qui demanda 1000 dinars à un autre homme. Celui ci lui dit : « amène un témoin !». Il répondit alors : « Allah suffit comme témoin. » L'homme lui dit : « Amène alors un garant ! ». Il répondit alors : »Allah suffit comme garant ». L'homme dit : « tu as raison » et il lui prêta l'argent, 1000 dinars à rembourser dans un délais bien précis.
L'homme qui avait emprunter l'argent prit la mer afin d'accomplir son affaire mais une fois son affaire réglée il ne trouva pas d'embarcation qui puisse le ramener afin qu'il revienne rembourser sa dette dans le temps imparti.
Il prit alors du bois et y creusa un trou puis il y plaça les 1000 dinars ainsi qu'une lettre pour son créancier.
Il mit le tronc dans l’eau et invoqua Allah en ces termes :
« Mon Dieu! Tu sais que j’ai emprunté mille dinars à un tel. Il m’a demandé un garant et j’ai répondu que Dieu me suffit comme garant. Et il T’a accepté comme garant. Il m’a demandé un témoin et j’ai répondu que Dieu me suffit comme témoin. Et il t’a accepté comme témoin. J’ai fais mon possible pour trouver un bateau et lui ramener son dû, mais je n’ai pas trouvé ce que je cherchais. Je Te confie donc ce tronc et ce qu’il contient. »
Une fois le tronc jeté en mer, il retourna sur ces pas à la recherche d’un autre bateau. Pendant ce temps, son créancier se rendit au port dans l’espoir qu’un bateau lui ramène son argent. Il ne vit pas de bateau, mais vit le tronc qu’il avait envoyé avec l’argent et le message. Il le ramena chez lui avec l’intention d’en faire du bois. Mais une fois qu’il le coupa, il découvrit l’argent et le message.
Peu après, l’homme à qui il prêta mille dinars revint de son voyage. Il apporta les mille dinars et lui dit : « Par Dieu, j’ai fais tout mon possible pour trouver un bateau en vain. Maintenant que je t'ai trouvé, je suis revenu avec ton argent. »
Son prêteur lui dit : « Est-ce tu m'as envoyé quelque chose ?"
Il poursuit : "Sache qu'Allah a transmis ce que tu as envoyé dans le tronc, retourne chez-toi avec tes 1000 dinars accompagné de la guidance de Dieu."
Les savants se servent de ce hadith pour de multiples questions:
– la demande de témoin lorsque l'on contracte une dette ou un emprunt
– la demande de garant (c'est pourquoi al Boukhari l'a classé dans le chapitre des garanties)
– l'autorisation d'établir un délai dans le prêt
– l'obligation de rembourser
– l'autorisation de faire du commerce en mer
– l'autorisation de naviguer
– l'autorisation de prendre ce que la mer rejette et que ceci a le même jugement juridique que les objets trouvés (d'ailleurs el Boukahi a aussi cité ce hadith dans le chapitre des « louqata » (objets trouvés)
– que la législation d'avant l'islam est acceptée par l'islam tant que dans notre religion il n'y a rien qui soit opposé à cela.
– Le mérite de placer sa confiance en Allah
Allah a donc assujetti la mer, un être inanimé, à cet homme pieux parmi les fils d’Israël car il plaça sa confiance totale en Allah.
Préserve Allah et il te préservera !
(Allah est le meilleur des protecteur et le plus miséricordieux de tous les miséricordieux)